— Adieu, quitte-moi, reprends ton chemin ;
Mon unique amour, entends ma prière ! —
Mais Elle au tombeau descend la première,
Et lui tend la main.
Et Leconte de Lisle, par ce dénouement nouveau, mais
très scandinave, ajoute une histoire de plus à toutes celles
qui nous montrent une jeune fille mourant d’avoir vu
mourir son bien-aimé.
Il convient d’étudier ici, parce que la source en est suédoise, un poème qui par son sujet appartient à l’Espagne musulmane et qui, dans l’édition définitive des Poèmes barbares, figure entre Djihan-Ara et le Conseil du Fakir.
La Fille de l’Émyr conte une légende que les hommes du nord avaient rapportée des croisades. Elle fut très populaire dans leurs pays puisqu’on la trouve, d’après X. Marmier[2], en Allemagne, en Danemark, en Suède, dans les Pays-Bas.
La version suédoise, traduite par Marmier dans les Chants populaires du Nord[3], est franchement sympathique au christianisme.
Une fille de sultan allait un jour le long du parc et du jardin. Elle cueillait des fleurs de toutes sortes et elle se disait : — Qui donc a pu faire ces fleurs et découper avec