Bhrigou, le grand saint, avait un fils, appelé Tchyavana. Rempli de splendeur, il cultivait la pénitence sur la rive du lac. — Cet ascète éclatant se tint longtemps dans un même lieu, immobile comme un pieu, avec une constance héroïque. — Le rishi devint une fourmilière, dérobée comme par des lianes, et, après beaucoup de temps écoulé, il était rempli de fourmis. — Le sage ainsi caché était de tous les côtés semblable à une boule de terre, et, enterré dans cette fourmilière, il souffrait une épouvantable pénitence.
Ainsi commence un intéressant épisode du Maha-Bharata, l’une des deux grandes épopées de la littérature indienne[2]. La suite de l’histoire est fort curieuse d’abord, puis fort touchante. Près de l’ascète un roi vient à passer avec son escorte. La fille du roi, la belle Sukanya, aperçoit deux lueurs au travers d’une fourmilière. — Qu’est-ce que c’est