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HÉLÈNE[1]


Ce drame mêlé de chœurs n’a pas eu d’autre source principale que le chant épique de moins de quatre cents vers, l’Enlèvement d’Hélène, composé, vers la fin du ve siècle de notre ère par Kolouthos.

L’auteur de l’Enlèvement d’Hélène est à peu près inconnu, car on ne sait guère de lui que le nom de sa patrie, Lycopolis en Thébaïde. L’œuvre est médiocre, bien qu’on lui ait fait maintes fois l’honneur de l’éditer, de la commenter et de la traduire depuis le jour où le cardinal Bessarion l’a découverte dans un manuscrit qui contenait aussi la suite de l’Iliade par Quintos de Smyrne.

L’Enlèvement d’Hélène est une épopée conforme à toutes les règles traditionnelles du genre. Kolouthos y a mis surtout beaucoup de merveilleux.

Les Dieux s’étant rendus aux noces de Thétis et de Pelée, la Discorde se présente, mais on ne veut pas la recevoir. Pour se venger de cet affront, elle jette une pomme d’or dans la salle du festin. Hèrè, Athènè et Kypris se disputent le fruit. Zeus le remet à Hermès, qui doit le confier à Pâris, fils de Priam : c’est celui-ci qui jugera les Déesses. Chacune d’elles s’arme pour la lutte : Kypris appelle à son aide tout l’essaim des amours. Cependant Paris a reçu la pomme et les trois Déesses sont devant lui. Athènè s’engage à lui donner la science et le courage d’un héros, Hèrè l’empire de toute l’Asie. Kypris, laissant tom-


  1. Poèmes antiques, XI.