Aller au contenu

Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ala à Santenay[1] ; ses messages envoia aus barons du roiaume et se pensa que il iroit tandis en la cité de Mez pour eus atendre là et recevoir. Ce propos chanja et s’en ala à Ès la Chapele et mena ovec soi les II messages l’Apostoile. D’Aes s’en ala à Cologne ; assez fist-on de maus en cele voie, car cil qui ovec lui estoient toloient quanque il trovoient sanz nul regart de pitié.

Incidence. — En ce tens vindrent Normant en France par mer et entrerent en Saine atout C barges[2]. Ces noveles furent contées à l’empereor en la cité de Cologne ; mais ainques pour ce ne lessa à faire ce que il avoit en propos.


X.


De Loys le neveu Kalle le Chauf et des joises[3] que il fist des XXX homes pour savoir se ses oncles avoit droit et coment Kalles le cuida seurprendre, et comment il et sa gent furent desconfit et comment la roine Richeut s’enfui et enfanta en la voie, et comment li Normant entrerent derechief en Saine a navie.


[4]Looys[5], li nés Kalle, l’empereor, qui fiuz ot esté le roy Loys de Germanie son frere, estoit delà le Rihm,

  1. Latin « ad Satanacum villam », Stenay, Meuse, arr. de Montmédy, ch.-l. de cant.
  2. Les Annales de Saint-Bertin donnent la date de cette arrivée des Normands sur la Seine, « XVI kalendas octobris Sequanam introierunt », le 16 septembre 876.
  3. Joises, « judicium », jugement, épreuve judiciaire.
  4. Annales de Saint-Bertin, année 876.
  5. Louis, le second fils de Louis le Germanique, lui succéda dans la Saxe, la Thuringe, la France orientale, la Frise et la moitié de la Lorraine.