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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/117

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quant li moine se virent en tel point que il n’avoient que mangier, si s’en alerent tuit à Paris[1] au pié le roi, et à plors et à lermes se clamerent des torz et des gries que li cuens lor faisoit. Et li rois, por la pitié que il en ot, contraint le conte par force à tenir ferme pais et seure à l’eglise de Vezelai[2].

[3]Por tex biens et ovres de misericorde que li rois fit par plusors foiz à cele eglise et à autres, par plusors foiz dont il soufri et andura maint grief et mainte paine, li dona Diex digne guerredom de tant de bones ovres com il ot faites en ce monde. Ce fu uns biaus fiuz que il engendra, par la volenté de Nostre Segnor, en la roine Ale, sa fame, qui fu apelez Phelippes li Dieudonez[4]. Car par les merites dou pere le dona Diex

  1. Ce fut à la fin de l’année 1165 que les moines de Vézelay se rendirent à Paris (d’Achery, Spicilegium, in-fol., t. II, p. 551 à 555, et Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XII, p. 336-337).
  2. Louis VII vint même à Vézelay ; il y était le 6 janvier 1166 (A. Luchaire, Études sur les actes de Louis VII, p. 67).
  3. Historia gloriosi regis Ludovici, chap. XXV.
  4. Philippe-Auguste naquit dans la soirée du 21 août 1165 (voir H.-F. Delaborde, Un poème inédit de Pierre Riga sur la naissance de Philippe-Auguste, dans Notices et documents publiés pour la Société de l’Histoire de France à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation, p. 121-127). L’Historia gloriosi regis Ludovici, éd. A. Molinier, p. 177, nous apprend que Philippe-Auguste fut baptisé par Maurice de Sully, évêque de Paris, en la chapelle Saint-Michel, le dimanche 22 août, lendemain de sa naissance. Elle fait connaître aussi ses parrains et marraines : « Hugo etiam abbas Sancti Germani Parisiensis, patrinus puerum super fontem baptismatis in ulnis suis tenuit. Herveius quoque, abbas Sancti Victoris, et Odo quondam abbas Sancte Genovefe, patrini extiterunt. Constantia, sorir regis Ludovici, uxor Reimundi, comitis Sancti Egidii, et due vidue Parisienses matrine fuerunt. »