qui devant estoit si desclos que bestes et genz pooient aler parmi ; au tens de ses devanciers, avoit toz jors esté desclos. Quant li jones rois Henris d’Engleterre, qui avoit esté coronez après le roi Estiene[1] sot ce, il fist concullir et amasser, par les forez de Normandie et d’Aquitaine, jones founs de bestes sauvages, cervoz et biches, dains et chevreaus, puis les fist metre en une grant nef que il fist moult bien covrir, et metre dedenz la viande dont il devoient vivre. Contremont Saine la fist traire jusques à Paris. Là, la fist presenter au roi Phelippe son seigneur. Li rois, qui moult fu liez dou present, le reçut moult volentiers, puis les envoia à Vincenes ou bos que il avoit novelement fermé ; là les fist garder et norrir moult sounousement.
[2]En cele année, furent occis VIIm coteriau et plus en la contrée de Boorges[3]. Si les occistrent cil dou païs par le secors que li rois leur fist, pour les très horribles desloiautez que il fesoient par tot le païs, car il entrerent en la terre à force et prenoient les
- ↑ Henri II, qui en 1154 succéda à Étienne de Blois.
- ↑ Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 23.
- ↑ Ce fut près de Charenton-du-Cher (Cher, arr. de Saint-Amand-Mont-Rond, ch.-l. de cant.) que les cotereaux furent exterminés (voir Chronique de l’anonyme de Laon, dans Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XVIII, p. 706. Cf. H. Géraud, Les routiers au XIIe siècle, dans Bibliothèque de l’École des chartes, t. III, p. 142-143). Voir aussi Geoffroi du Vigeois, Chronicon Lemovicense, dans Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XVIII, p. 219. Ce dernier, qui place cette bataille à Châteaudun, estime à plus de 10,000 le nombre des morts et l’anonyme de Laon à 17,000.
de quatre ou cinq pieds (Hist. de la ville et du diocèse de Paris, éd. Féchoz, t. II, p. 405. Cf. Piganiol de La Force, Description historique de la ville de Paris et de ses environs, 1765, in-12, t. IX, p. 506).
