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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/166

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et il demorerent en pais, et fonderent lors les eglises par grant devotion, et donerent largement aus menistres Nostre Segneur rentes et possessions, pour ce que il eussent largement leur vivres, et que il peussent continuement servir Nostre Seigneur et proier pour les ames de leur fondeors, desquels, aucun furent qui eslurent sepoutures es lieus que il avoient fondez, pour la devotion que il avoient es sains et es saintes en cui honor il les fondoient, si come li rois Cloovis[1] qui gist à Saint Pere de Paris, qui or est dite Sainte Geneveve ; et li rois Childeberz à Saint Vincent, qui or est Sains Germains-des-Près ; li rois Clothaires li premiers, à Saint Mahart de Soisons[2] ; li rois Dagoberz à Saint Denis en France[3] ; li rois Loys peres au roi Phelippe, à Barbeel[4].

[5]Quant li roi donques fonderent les eglises et il les orent franchies par leur chartres de toutes exemptions, il entendoient que eles fussent toz jors gardées en leur franchises, et que eles fussent en leur propres gardes et en leur protection. Et quant il donoient les terres aus barons par leur franchises, ce n’estoit mie de leur entention que il grevassent pour ce les eglises, ne brisassent les munimenz de leur exemptions. Et pour ce que li dux oppressoit les eglises et les abbaïes de sa terre des gries tailles, contre les roiaus munimenz, et li rois en avoit ja oïes maintes complaintes,

  1. Rigord ajoute : « cum venerabili regina Clotildi uxore sua ».
  2. Saint-Médard de Soissons.
  3. Rigord ajoute : « quam ipse fundavit, ad dexteram partem majoris altaris est tumulatus ».
  4. On ajoute dans le latin : « quam ipse fundavit ».
  5. Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 34.