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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/20

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L’Historia gloriosi regis Ludovici permettait à Primat d’exposer au moins les principaux événements survenus en France entre 1137 et 1165. Mais, pendant deux ans, Louis VII, qui avait pris la croix, lutta en Orient contre les Sarrasins. Or, l’Historia nous apprend seulement que, parti de Paris dans la semaine qui suivit la Pencôte 1147, il revint ensuite sain et sauf, après avoir été prier au sant sépulcre[1], et elle est muette sur tous les incidents de la croisade. Afin de combler cette lacune, Primat eut recours à l’historien certainement le plus qualifié pour le renseigner sur les événements de l’Orient, à Guillaume de Tyr.

Né probablement dans le royaume latin de Jérusalem[2] vers 1130[3], Guillaume de Tyr nous apprend qu’il étudiait en Europe, quand, en 1162, le divorce fut prononcé entre Amauri Ier, roi de Jérusalem, et Agnès de Courtenai, fille du comte d’Édesse[4]. Il apprit le grec, le latin et avait des éléments d’arabe, d’hébreu et de persan. Après son retour en Orient, vers 1165 ou 1166, il devint en 1167 archidiacre de Tyr, à la demande d’Amauri Ier, roi de Jérusalem[5], qui le chargea d’une

    381. — Enfin, Waitz en a publié un fragment dans les Monumenta Germaniae historica. Scriptores, t. XXVI (1882), p. 151-152, sous le titre : Ex Aimoini continuatione Sangermanensi.

  1. Molinier, op. cit., p. 160, § XIII.
  2. L. de Mas-Latrie, Chronique d’Ernoul et de Bernard le Trésorier, p. 82 (dans Soc. de l’histoire de France).
  3. Guillaume de Tyr nous apprend qu’il était encore in pueritia, lorsque le légat, en 1141, déposa Raoul, patriarche d’Antioche (Rec. des historiens des croisades. Historiens occidentaux, t. I, p. 686 ; livre XV, chap. XVII de son Historia rerum in partibus transmarinis gestarum).
  4. Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, liv. XIX, chap. IV.
  5. Ibid., liv. XX, chap. I.