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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/26

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reliques reçues de Constantinople par Philippe-Auguste[1] et dut mourir quelques années après, peut-être vers 1209[2].

Sa chronique, œuvre d’un homme cultivé, est des plus précieuses pour l’histoire du règne de Philippe-Auguste. Il ne se contenta pas seulement de rapporter ce qu’il avait vu et ce qui lui avait été rapporté[3], mais il utilisa aussi un bon nombre d’actes officiels et de lettres, tels que le testament politique du roi en 1190[4], l’ordonnance concernant les dîmes saladines et les dettes des croisés[5], documents qui nous sont parvenus grâce à lui, les lettres des astrologues annonçant les malheurs qui devaient fondre sur la terre au mois de septembre 1186[6], etc. Il ne faut donc pas être surpris qu’elle ait valu à leur auteur le titre d’historiographe du roi de France[7], et qu’elle ait été conservée dans les archives de l’abbaye de Saint-Denis pour passer à la postérité[8]. Malheureusement, la mort l’empêcha de termina sa chronique qui finit après le récit des innondations de 1206[9]. Après lui, il y eut un essai de continuation, dont on trouve la trace dans le manuscrit latin 5925[10]. Comme il mourut probablement vers 1209, nous pouvons avoir dans cette addition très peu étendue, relative seulement

  1. Delaborde, op. cit., § 145.
  2. Op. cit., Notice sur Rigord, p. XXXI.
  3. « Scripsi enim quedam que propriis oculis vidi, quedam que ab aliis diligenter inquisita forsan minus plane didici, quedam mihi incognita penitus pretermisi. » Delaborde, op. cit., p. 5 et 6.
  4. Op. cit., § 70.
  5. Op. cit., §§ 58 et 59.
  6. Op. cit., § 49.
  7. « Regis Francorum cronographus. » Op. cit., p. 1.
  8. « Perenni memorie commendata. » Op. cit., p. 168. Prologue de Guillaume le Breton.
  9. Op. cit., § 148. Cf. Grandes Chroniques, t. VI, p. 280.
  10. Cf. H.-F. Delaborde, op. cit., §§ 149-154.