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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/99

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et debonaires, li monstra lors maimes sa grant debonaireté, car tantost li rendi les deus chastiaus que il li avoit toluz[1].


XXIII.


Comment le roy fu departi de Alienor sa femme, pour cause de linage, et comment il espousa une autre qui ot nom Constance, fille l’emperere d’Espaigne[2].


[3]Après ce, avint que, ne sai quex genz dou lignage le roi vindrent à li et li firent entendant, si comme voirs estoit, que il avoit lignache entre li et la roine Alienor[4] et que prêt estoient dou prover par sairement. Et quant li rois oï ce, si respondi que contre Dieu et contre sainte Église ne la voloit-il pas tenir à fame. Et por cete chose enquerre, fit li rois asembler ou chastel de Baugenci, le mardi[5] devant Pasques flories,

  1. Les deux châteaux de Vernon et de Neufmarché furent rendus par Louis VII à Henri, duc de Normandie, au mois d’août 1154, contre le paiement de 2,000 marcs d’argent, afin d’indemniser Louis VII des dépenses qu’il avait faites pour prendre, fortifier et garder ces forteresses (Robert de Torigni, Chronique, éd. L. Delisle, t. I, p. 285).
  2. Bibl. nat., ms. fr. 2813, fol. 220.
  3. Historia gloriosi regis Ludovici, éd. A. Molinier, chap. XV.
  4. D’après la généalogie de Louis VII et d’Éléonore dressée par les Bénédictins (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XII, p. 117), ils auraient été parents au sixième degré. Or, à cette époque le mariage entre parents aurait été interdit jusqu’au septième degré.
  5. Le texte de l’Historia gloriosi regis Ludovici, p. 163, donne « die Veneris ante dominicam de Ramis Palmarum », soit le 21 mars 1152. Cf. abbé Vacandard, Le divorce de Louis le Jeune, dans Revue des Questions historiques, t. XLVII (1890), p. 417, n. 1.