Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui lors estoit en France[1] pour avoir secours contre ceus de Grèce[2], qu’il li donna et otroia la sainte couronne d’espines dont Nostre Sires fut couronnez en sa passion et en son torment. Le roy envoia messages certains et sollempnieus[3] avoec l’empereour de Constantinoble et fist aporter la sainte couronne en France. Quant il sot qu’elle fu en son reanme, il ala encontre jusque à la cité de Sens[4] ; là la reçut en grant joie et en grant devotion, et la fist aporter jusque au bois de Vicienes delez Paris.

En l’an de grâce mil CC XXXIX, le vendredi[5] après

  1. C’est en 1236 que Baudouin II fut envoyé en Occident par son beau-père, Jean de Brienne (G. de Nangis, Chronique latine, éd. Géraud, t. I, p. 187 ; Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. II, p. 307). Cf. É. Berger, Histoire de Blanche de Castille, p. 334. Il vint à Paris au début de l’année 1237 (Lenain de Tillemont, Ibid.).
  2. Baudouin II demandait des secours contre Jean III Ducas Vatace, dit Lascaris, empereur grec de Nicée, qui avec Jean-Asan II, roi des Bulgares, s’était ligué contre l’empire latin de Constantinople.
  3. Ce furent les Dominicains Jacques et André que saint Louis envoya à Constantinople pour dégager la sainte couronne, remise entre les mains du Vénitien Nicolo Quirino en gage de sommes avancées à l’empereur de Constantinople (Opusculum Galteri Cornuti archiepiscopi Senonensis, de susceptione coronæ spinæ Jesu Christi, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXII, p. 27-28. Cf. Lenain de Tillemont, op. cit., t. II, p. 336-344, et É. Berger, op. cit., p. 335-336).
  4. C’est à Villeneuve-l’Archevêque (Yonne, arr. de Sens, ch.-l. de cant.) que saint Louis vint au-devant de la sainte couronne et c’est dans cette ville que, le 10 août 1239 eut lieu la reconnaissance de la relique, qui fut apportée le lendemain à Sens et ensuite à Paris (Opusculum Galteri Cornuti, p. 30 et 31).
  5. Il faudrait le jeudi. Dans Guillaume de Nangis, Chronique