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roy propres messages et fist tant qu’il les delivra de son tresor sanz aide d’autrui, et les fist aporter mout honorablement en France a granz porcessions et sollempniex d’arcevesques, d’evesques et de religions à Paris en sa chapelle[1], et les fist metre en une merveilleuse chasse avoeques les autres reliques, d’or et d’argent ouvrée tout entour et de pierres precieuses. En cele chapele establi li roys chanoines, chapelainz et clers, qui de jour et de nuit font le service Jhesu Crist, et establi et ordena rentes et possessions dont il pueent estre souffisanment retenuz.


XXII.
De ceus de Aubigois qui se revelerent contre Crestiens[2].

En ce temps avint que li mauvais crestien renoié de la terre d’Aubigois se revelerent[3] par force contre les

  1. Voir sur la Sainte-Chapelle, commencée en 1242, achevée en 1247, et dont la consécration eut lieu le 26 avril 1248 (li dimanche de Quasimodo), Morand, Histoire de la Sainte-Chapelle royale du palais ; Henri Stein, Le Palais de justice et la Sainte-Chapelle de Paris. Paris, D.-A. Longuet, 1912, in-12. Cf. Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. II, p. 412-417.
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 328 et 329.
  3. On fait allusion à la tentative que Raimond Trencavel, fils de Raimond Roger, vicomte de Carcassonne et de Béziers, fit en 1240 pour recouvrer les États dont il avait été dépouillé. Après s’être emparé de Montréal, de Limoux et de plusieurs autres villes et châteaux, il tint Carcassonne assiégée du 17 septembre au 11 octobre 1240. L’arrivée de Jean de Beaumont, chevalier de Picardie, chambellan du roi, l’obligea à se retirer à Montréal (cf. Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. VI, p. 718-722 ; t. VII, note LVIII, p. 448-461, et Bibl. de l’École