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de l’ordre des Blanz Mantiaus[1] et li requistrent qu’il leur aidast à ce que il poissent avoir une place où il peussent demorer à Paris. Et le roy leur acheta une meison et la place entour, delez la viez porte du Temple, assez près des Tesserranz ; mès il furent abatuz au concile de Lyons que Grégoire le x fist. Après revint une autre maniere de freres qui se fesoient apeler freres de Sainte Croiz, et requistrent au roy qu’il leur aidast, et le roy le fist volentiers. En une rue les heberga, qui estoit apelée le quarrefour du Temple, qui ore est apelée la rue Sainte Croiz[2].

En ceste maniere, comme noz avons dit, avironna li roys tout Paris de gent de religion. Les congregations des religions visita souvent, et leur requeroit en chapitre, mout humblement, à genous que il priassent pour lui et pour ses amis. Lesquelles humbles prieres esmouvoient souvent les bonnes genz qui entour lui estoient, de fere bonnes œuvres et de vivre saintement.

  1. Sous le nom de Blancs-Manteaux, on désigne les Religieux, serfs ou serviteurs de Sainte-Marie qui vinrent à Paris en 1258. Supprimés au concile de Lyon, en 1274, leur maison fut donnée, en 1297, aux Guillemites, qui prirent le nom de Blancs-Manteaux (Jaillot, op. cit., t. III : Quartier Sainte-Avoie, p. 18).
  2. En février 1259 (n. st.), à la sollicitation de saint Louis, Robert de Sorbon donna aux Frères de Sainte-Croix une maison qu’il avait achetée en la Bretonnerie ; en échange, le roi lui donna d’autres maisons dans la rue Coupegueule (Jaillot, Ibid., p. 31).