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Page:Victor Brochard - Les Sceptiques grecs.djvu/260

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LIVRE III. — CHAPITRE II.

vant Saisset ; jusqu’à 48 seulement suivant Zeller et Haas[1]. La raison donnée par Haas, que la régression à l’infini invoquée à la fin de l’argument ne saurait appartenir à Ænésidème, car cette manière d’argumenter ne date que d’Agrippa, n’est pas décisive. Mais Sextus[2] combat l’opinion de ceux qui regardent comme vrai ce qui obtient communément l’adhésion (τὸ πολλοὺς πεῖθον). Or, cette opinion a été justement soutenue par Ænésidème[3]. Il n’y a donc pas lieu d’attribuer à Ænésidème une contradiction si formelle, surtout si on prend garde qu’évidemment un argument nouveau commence à la section 48.

3o Math. VIII, 215 (sur les signes), jusqu’à 235 suivant Zeller[4]. Il semble bien en effet que Sextus, sous prétexte de défendre Ænésidème, saisisse l’occasion de faire étalage de ses connaissances en logique stoïcienne.


On peut encore rapporter à Ænésidème le passage où Sextus[5] expose les dix tropes. On verra plus loin que le fond de cette théorie est d’Ænésidème, mais Sextus l’expose librement[6] sans prétendre donner une classification méthodique et définitive[7]. À quelle partie des Πυῤῥόνειοι λόγοι faut-il rapporter les divers passages cités ci-dessus ?

Sextus[8] ne donne d’indication formelle que sur le texte re-

  1. Op. cit., p. 41.
  2. Natorp (p. 96) veut comme Saisset prolonger la citation d’Ænésidème jusqu’à 55. Il est possible, à la vérité, que l’argumentation contre le « πιθανόν » des académiciens soit de ce philosophe (cf. Photius). Mais nous n’avons aucun droit de l’affirmer.
  3. M. VIII, 8.
  4. En exceptant le passage 223-234, qui semble bien d’une autre source. Natorp prolonge cet emprunt à Ænésidème jusqu’au paragraphe 242 (p. 101).
  5. P., I, 36.
  6. P., I, 38 : Χρῶμεθα δὲ τῇ τάξει ταύτῃ θετικῶς,
  7. Si on pouvait croire que Sextus expose fidèlement et dans le détail les arguments et les exemples d’Ænésidème, la question si difficile de la date de ce philosophe serait décidée. Il cite en effet (P., I, 84) l’exemple de Tibère, qui voyait dans les ténèbres.
  8. M. VIII, 215.