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ticles du pacte social, pourquoi ne récompense-t-elle point celui qui les observe tous rigoureusement ? Les hommes ont besoin de hochets, c’est là une de ces vérités qui sont malheureusement trop prouvées. Eh bien, tous ne peuvent ou ne veulent aimer la vertu pour elle-même ; que des récompenses soient attachées à son exercice, et tous les hommes seront pour ainsi dire forcés d’être vertueux.

Ce n’est pas tout encore, si j’ouvre le recueil de nos lois, j’y trouve des peines destinées à réprimer tous les crimes et tous les délits, mais j’y cherche en vain l’indication de mesures propres à les prévenir. L’homme pourra-t-il toujours résister aux influences qui ne manqueront pas de l’assaillir à ses débuts dans le monde ? Pourra-t-il traverser sans guide les nombreux écueils que peut-être il trouvera sur sa route ? Je ne le crois pas.

L’homme fort, c’est-à-dire celui qui n’a jamais succombé, parce que peut-être il n’a jamais senti la nécessité, ou qu’il n’a eu à lutter qu’avec un ennemi faible, veut que l’on résiste, et cependant il ne veut pas servir de guide à l’homme faible ; il ne lui donne pas les moyens de résister aux besoins dont il est accablé et