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destinées seulement aux prévenus et à ceux condamnés à moins d’une année d’emprisonnement sont, toutes imparfaites qu’elles sont, de véritables lieux de délices. Il faut en effet avoir habité une maison centrale pour pouvoir s’en faire une idée juste, et quelle que soit l’organisation qu’on possède, il n’est guère possible d’en sortir sans que l’on se demande comment il se fait que l’on n’y est pas mort.

Les employés subalternes de ces établissemens, choisis ordinairement dans la dernière classe du peuple, et qui souvent ne valent pas mieux que ceux qu’ils sont chargés de garder, maltraitent les prisonniers sans que ceux-ci aient donné le moindre sujet de plainte, et ne craignent pas de leur adresser les plus sales injures.

La masse destinée à être remise aux prisonniers lors de leur libération, et qui s’augmente tous les jours, ne produit point d’intérêt ; les prisonniers savent cependant qu’un capital dont on laisse cumuler les intérêts doit étre doublé après un laps de temps ; ils savent aussi que les fonds qui leur appartiennent ne restent pas en stagnation dans la caisse de la prison.