Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/375

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ligion. Je n’entends point parler de ceux qui véritablement, et pour le repos de leur conscience, se convertissent, sans fraude ni dissimulation ; je ne veux donc parler que de ceux qui feignent de se convertir et pour mendier seulement. Quand ils sont dans quelque ville où il se trouve un excellent prédicateur, ils vont le trouver et lui parlent ainsi : « Mon père, je suis de la religion, et tous mes parens aussi, j’ai entendu quelques-unes de vos prédications et elles m’ont touché ; je voudrais bien que vous prissiez la peine d’éclaircir un peu les doutes de ma conscience.» Alors deux ou trois jours se passent en conférence, puis le converti fait profession de foi en public, et durant sept ou huit jours, il se tient à la porte des églises et parle ainsi : « Messieurs et Dames, n’oubliez pas cet apostolique romain.» Dieu sait combien il tombe d’argent dans leur chapeau, car il n’est pas fils de bonne mère qui ne leur fasse l’aumône ; ensuite ils ont soin de tirer un certificat de celui qui les a reçus, et cela fait, ils s’informent de la demeure de quelqu’homme pieux, gentilhomme ou marchand, dévot, qu’ils vont trouver dans leur maison, et auquel ils font connaître leurs be-