Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/93

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gardait dix pour lui. De cette manière le forçat pouvait jouer ou s’enivrer à loisir. Il n’y a pas de petits métier sen prison, et l’on peut dire avec rai sondes Sam-Cœur, qu’ils savent mieux que personne ce que peut rapporter par minute un écu bien place. Dans toutes les prisons, et notamment dans les prisons de la Seine, les Sam-Cœur exercent paisiblement leur infâme métier sous les yeux des agens de l’autorité ; ils prêtèrent par exemple 6 francs à celui qui aura dissipe en un seul jour ce que ses parens ou ses amis lui auront. remis pour une semaine, à la charge par ce dernier de rendre 6 francs à l’époque convenue, et de laisser pour servir de nantissement sa redingote ou son habit entre leurs mains. Dans les maisons centrales, les Sam-Cœur. avancent aux travailleurs, le dimanche, moitié du prix du travail de la semaine suivante, et touchent le prix total à leur lieu et place. L’industrie des Sans-Cœur ne sert qu’à l’avoriser toutes les passions mauvaises, l’intempérance, le jeu, etc., etc. ; elle ne rend aucun service aux malheureux détenus, aussi l’au• torité ne saurait employer, pour la réduire à néant, des mesures trop énergiques.