Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/173

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Pendant qu’on poursuivait ainsi les prétendus auteurs de mon évasion, je sortais de la ville, je gagnais Courtrai, où l’escamoteur Olivier et le saltimbanque Devoye m’enrôlèrent dans leur troupe pour jouer la pantomime ; je vis là plusieurs détenus évadés, dont le costume de caractère, qu’ils ne quittaient jamais pour la raison toute simple qu’ils n’en avaient pas d’autres, servait merveilleusement à dérouter la police. De Courtrai nous revînmes à Gand, d’où l’on partit bientôt pour la foire d’Enghien. Nous étions dans cette dernière ville depuis cinq jours, et la recette, dont j’avais ma part, donnait fort bien, lorsqu’un soir, au moment d’entrer en scène, je fus arrêté par des agents de police ; j’avais été dénoncé par le Paillasse, furieux de me voir passer chef d’emploi. On me ramena encore une fois à Lille, où j’appris avec un vif chagrin que la pauvre Francine avait été condamnée à six mois de détention, comme coupable d’avoir favorisé mon évasion. Le guichetier Baptiste, dont tout le crime était de m’avoir respectueusement laissé sortir en cette qualité de la Tour Saint-Pierre, le malencontreux Baptiste était également incarcéré pour le