Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/103

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garde, qui, le sabre en main, accouraient tumultueusement, pour nous remplacer. Ces messieurs ne s’étaient promis ni plus ni moins que de nous faire sauter par la fenêtre ; et comme ils menaçaient en outre de mettre tout à feu et à sang dans la maison, Mme Thomas, de sa voix aiguë, sonnait à tue-tête un tocsin d’alarme qui mit tout le quartier en émoi. Quoique je ne fusse pas un homme à m’effrayer facilement, j’avoue que je ne pus me défendre d’un mouvement de crainte. La scène, qu’elle qu’elle fût, pouvait avoir pour moi un dénouement très fâcheux.

Toutefois, j’étais résolu à faire bonne contenance. Pauline voulait à toute force que je m’enfermasse avec elle. – Mettez le verrou, me disait-elle, mettez le verrou, je vous en supplie. Mais le galetas dans lequel nous étions n’était pas inexpugnable ; je pouvais y être bloqué ; je préférais défendre les approches de la place, plutôt que de m’exposer à y être pris comme un rat dans la souricière. Malgré les efforts de Pauline pour me retenir, je tentai une sortie. Bientôt je fus aux prises avec deux des assaillants : je fonçai sur eux, le long d’un étroit corridor, et j’y allai avec tant d’impétuosité, qu’avant