Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/111

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vacarme, font retentir les airs. – Pays, me dit Dufailli, c’est de la joie, ou je ne m’y connais pas. Qu’ont-ils donc, ces mâtins-là, qu’ont-ils donc ? Est-ce qu’ils ont enlevé les galions d’Espagne ? ce n’est pas la route pourtant !

Dufailli se creusait l’esprit pour trouver la cause de cette allégresse, sur laquelle je ne pouvais lui donner aucun éclaircissement, quand M. Boutrois, la face toute radieuse, entra pour nous demander du feu. – Vous ne savez pas, nous dit-il, la Revanche vient de rentrer dans le port. Notre Paulet a encore fait des siennes : a-t-il du bonheur !… une capture de trois millions sous le canon de Douvres. – Trois millions ! s’écria Dufailli, et je n’y étais pas ! – Dis donc, ma sœur, trois millions ! s’écria de son côté Pauline, en bondissant comme un jeune chevreau. – Trois millions ! répéta Thérèse. – Dieu que je suis contente ! allons-nous en avoir ! – Voila bien les femmes, reprit Duffaili, l’intérêt avant tout ; et songez donc plutôt à votre mère, dans ce moment peut-être, elle est à l’ombre. – La mère Thomas, une vieille, … » je n’ose pas répéter ici la qualification que lui donna Thérèse.