Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/18

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jamais passé sous les yeux ; mais je lui fis observer qu’une mise en liberté aussi brusque ne manquerait pas de me compromettre vis-à-vis des détenus, dans le cas où le bien du service exigerait qu’on m’écrouât de nouveau. La réflexion parut juste, et il fut convenu qu’on aviserait au moyen de me faire sortir le lendemain sans inconvénient.

Neveu, qui se trouvait parmi les détenus extraits en même temps pour subir l’interrogatoire, me succéda dans le cabinet du commissaire général. Après quelques intants, je l’en vis sortir fort échauffé : je lui demandai ce qui lui était advenu. – Croirais-tu, me dit-il, que le curieux m’a demandé si je voulais macaroner des pègres de la grande vergne, qui viennent d’arriver ici ? .. S’il n’y a que moi pour les enflaquer, ils pourront bien décarer de belle. (Croirais-tu que le commissaire m’a demandé si je voulais faire découvrir des voleurs qui viennent d’arriver de Paris ? S’il n’y a que moi pour les faire arrêter, ils sont bien sûrs de se sauver.)

— Je ne te croyais pas si Job, repris-je songeant rapidement au moyen de tirer parti