Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/192

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il était fatigué de respirer un air infect, et de crever de faim, lorsqu’on lui offrit de le tirer de ce tombeau s’il consentait à s’embarquer sur un bâtiment de la compagnie des Indes. Vandermot accepta ; au retour le bâtiment fut capturé par un corsaire. Vandermot fut conduit ici avec le reste de l’équipage. Il devait être transféré à Valenciennes ; mais, au moment du départ, un interprète l’interroge, et l’on s’aperçoit à ses réponses qu’il n’est pas familiarisé avec la langue anglaise : aussitôt des soupçons s’élèvent, il déclare qu’il est sujet du roi de Danemark, mais comme il ne peut fournir aucune preuve à l’appui de cette déclaration, on décide qu’il restera sous ma garde jusqu’à ce que le fait soit éclairci. Quelques mois s’écoulent : on ne songeait plus vraisemblablement à Vandermot : une femme, accompagnée de deux enfants, se présente à la geôle ; elle demande Christiern : – Mon mari ! s’écrie-t-elle, en le voyant. – Mes enfants, ma femme ! et il se précipite dans leurs bras. – Que vous êtes imprudent ! dis-je tout bas à l’oreille de Christiern, si je n’étais pas seul ! – Je lui promis d’être discret, il n’était plus temps : dans la