Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/207

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du matin ; un boulanger qui chauffait son four, fit sécher mes habits, et me fournit quelques aliments. Dès que je fus restauré, je me remis en route, et me dirigeai vers Duisans, où restait la veuve d’un ancien capitaine de mes amis. C’était chez elle qu’un exprès devait m’apporter l’uniforme que l’on s’était procuré pour moi à Douai. Je ne l’eus pas plus tôt reçu, que je me rendis à Hersin, où je ne me cachai que peu de jours chez un de mes cousins. Des avis, qui me parvinrent fort à propos, m’engagèrent à déguerpir : je sus que la police, convaincue que j’étais dans le pays, allait ordonner une battue ; elle était même sur la voie de ma retraite ; résolu à lui échapper, je ne l’attendis pas.

Il était clair que Paris seul pouvait m’offrir un refuge : mais pour aller à Paris, il était nécessaire de revenir sur Arras, et si je passais dans cette ville, j’étais infailliblement reconnu. J’avisai donc au moyen d’éluder la difficulté : la prudence me suggéra de monter dans la carriole d’osier de mon cousin, qui avait un excellent cheval, et était le premier homme du monde pour la connaissance des chemins de traverse. Il me répondit, sur sa réputation de parfait conducteur, de me faire tourner les remparts de ma