Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/213

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qui était différé n’était pas perdu, et qu’à mon prochain passage, il se proposait de me faire une visite. L’avis me surprit ; il fallut que j’eusse été déjà désigné comme suspect. Aller plus loin, c’était peut-être me compromettre ; je rabattis aussitôt sur Paris, me promettant bien de ne plus faire d’excursion tant que je n’aurais pas réussi à rendre moins défavorables les chances qui se réunissaient contre moi.

Parti de très grand matin, j’arrive de bonne heure au faubourg Saint-Marceau : à mon entrée, j’entends des colporteurs hurler cette finale :… qui condamne deux particuliers très connus à être fait mourir aujourd’hui en place de Grève. J’écoute : il me semble que le nom d’Herbaux a résonné à mon oreille ; Herbaux, l’auteur du faux qui a causé tous mes malheurs ! J’écoute plus attentivement encore, mais avec un saisissement involontaire, et cette fois le crieur, dont je me suis approché, répète la sentence avec des variantes : Voici l’arrêt du tribunal criminel du département de la Seine, qui condamne à la peine de mort les nommés Armand Saint-Léger, ancien marin, né à Bayonne, et César Herbaux, forçat libéré, né à