Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/238

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démarche auprès de M. Henry, chef de la division de sûreté à la préfecture de police : j’allai le voir ; et après lui avoir dévoilé ma situation, je lui déclarai que si l’on voulait tolérer mon séjour à Paris, je donnerais des renseignements précieux sur un grand nombre de forçats évadés, dont je connaissais la retraite et les projets.

M. Henry me reçut avec assez de bienveillance ; mais, après avoir réfléchi un moment à ce que je lui disais, il me répondit qu’il ne pouvait prendre aucun engagement vis-à-vis de moi. – Cela ne doit point vous empêcher de me faire des révélations, continua-t-il, on jugera alors à quel point elles sont méritoires, et peut-être… – Ah ! Monsieur, point de peut-être, ce serait risquer ma vie : vous n’ignorez pas de quoi sont capables les individus que je désire vous signaler, et si je dois être reconduit au bagne après que quelque partie d’une instruction juridique aura constaté que j’ai eu des rapports avec la police, je suis un homme mort.

— En ce cas, n’en parlons plus. – Et il me laissa partir sans même me demander mon nom.

J’avais l’âme navrée de l’insuccès de cette tentative. Saint-Germain ne pouvait manquer de revenir ; il allait me sommer de lui tenir