Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/239

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ma parole ; je ne savais plus que faire : devais-je avertir la personne que nous étions convenus de dévaliser ensemble ? Sil eût été possible de me dispenser d’accompagner Saint-Germain, il aurait été moins dangereux de donner un pareil avis ; mais j’avais promis de l’assister, il n’y avait pas d’apparence que je pusse, sous aucun prétexte, me dégager de ma promesse ; je l’attendais comme on attend un arrêt de mort. Une semaine, deux semaines, trois semaines se passèrent dans ces perplexités. Au bout de ce temps je commençai à respirer ; après deux mois je fus tranquille tout à fait ; je croyais que, comme ses deux camarades, il s’était fait arrêter quelque part. Annette, je m’en souviendrai toujours, fit une neuvaine, brûla au moins une douzaine de cierges, à leur intention. – Mon Dieu ! s’écriait-elle quelquefois, faites-moi la grâce qu’ils restent où ils sont ! La tourmente avait été de longue durée ; les instants de calme furent bien courts, ils précédèrent la catastrophe qui devait décider de mon existence.

Le 3 mai 1809, au point du jour, je suis éveillé par quelques coups frappés à la porte de mon magasin ; je descends pour voir de quoi il s’agit, et je me dispose à ouvrir, lorsque j’entends