Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/268

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semaine, je me proposais de différer mon départ jusqu’à sa sortie, lorsque le vendredi, sur les trois heures du matin, j’entendis frapper légèrement à la porte de la rue : la nature du coup, l’heure, la circonstance, tout me fait pressentir que l’on vient m’arrêter : sans rien dire à Bouhin, je sors sur le carré ; je monte : parvenu au haut de l’escalier, je saisis la gouttière, je grimpe sur le toit, et vais me blottir derrière un tuyau de cheminée.

Mes pressentiments ne m’avaient pas trompé : en un instant la maison fut remplie d’agents de police, qui furetèrent partout. Surpris de ne pas me trouver, et avertis sans doute par mes vêtements laissés auprès de mon lit, que je m’étais enfui en chemise, ce qui ne me permettait pas d’aller bien loin, ils induisirent que je ne pouvais pas avoir pris la voie ordinaire. À défaut de cavaliers que l’on pût envoyer à ma poursuite, on manda des couvreurs, qui explorèrent toute la toiture, où je fus trouvé et saisi, sans que la nature du terrain me permît de tenter une résistance qui n’aurait abouti qu’à un saut des plus périlleux. À quelques gourmades près, que je reçus des agents, mon arrestation n’offrit rien de remarquable : conduit à la préfecture, je fus