Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/290

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plus fort que toi,… il faut en prendre ton parti. Quand tu te ferais assommer une seconde fois…

— Oh ! ce n’est pas ça que je veux dire ! Si je voulais, il ne battrait plus personne, ni moi, ni d’autres. On sait ce que l’on sait !…

— Eh ! que sais-tu ? m’écriai-je, frappé du ton dont il avait prononcé ces derniers mots.

— Oui, oui, reprit Chante-à-l’heure, toujours plus exaspéré, il a bien fait de me pousser à bout ; je n’aurais qu’à jaspiner (jaser)… Il serait bientôt fauché (guillotiné).

— Eh ! tais-toi donc, lui dis-je en affectant d’être incrédule ; vous êtes tous taillés sur le même patron ; quand vous en voulez à quelqu’un, on dirait qu’il n’y a qu’à souffler sur sa tête pour la faire tomber.

— Tu crois ça, s’écria Chante-à-l’heure, en frappant du poing sur sa table ; et si je te disais qu’il a escarpé une largue (assassiné une femme) ?

— Pas si haut, Chante-à-l’heure, pas si haut, lui dis-je, en me mettant mystérieusement un doigt sur la bouche. Tu sais bien qu’à la Lorcefée (la Force) les murs ont des