Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/336

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Je puis dire que je leur inspirais une confiance sans bornes, et si quelqu’un d’entre eux, plus avisé que ses confrères, se fût permis d’exprimer sur mon compte le moindre soupçon, je ne doute pas qu’ils ne l’en eussent puni à l’instant même. Aussi obtins-je d’eux tous les renseignements dont j’avais besoin, de telle sorte que quand je donnais le signal d’une arrestation, il était presque certain que les individus seraient pris ou en flagrant délit ou nantis d’objets volés qui légitimeraient leur condamnation.

Mes explorations intra muros n’étaient pas moins fructueuses : je hantais successivement tous les tripots des environs du Palais-Royal, l’hôtel d’Angleterre, le boulevard du Temple, les rues de la Vannerie, de la Mortellerie, de la Planche-Mibray, le marché Saint-Jacques, la Petite-Chaise, les rues de la Juiverie, de la Calandre, le Châtelet, la place Maubert et toute la Cité. Il ne se passait pas de jour que je ne fisse les plus importantes découvertes ; point de crimes commis ou à commettre dont toutes les circonstances ne me fussent révélées ; j’étais partout, je savais tout, et l’autorité, quand je l’appelais à intervenir, n’était jamais trompée par mes indications. M. Henry s’étonnait de mon