Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/338

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pensée de me suspecter. J’en ai vu s’échapper au moment de l’arrestation et accourir à l’endroit où ils savaient me rencontrer, pour me donner la fâcheuse nouvelle de la prise de leurs camarades.

Rien de plus aisé quand on est bien avec les voleurs, que d’arriver à connaître les receleurs ; je parvins à en découvrir plusieurs, et les indices que je donnai pour les convaincre furent si positifs, qu’il ne manquèrent pas de suivre leur clientèle dans les bagnes. On ne lira peut-être pas sans intérêt, le récit des moyens que j’employai pour délivrer la capitale de l’un de ces hommes dangereux.

Depuis plusieurs années, on était sur sa piste, et l’on n’avait pas encore réussi à le prendre en flagrant délit. De fréquentes perquisitions faites à son domicile n’avaient produit aucun résultat, pas la moindre marchandise qui pût fournir une preuve contre lui et pourtant on était assuré qu’il achetait aux voleurs, et plusieurs d’entre eux, qui étaient loin de me croire attaché à la police, me l’avaient indiqué comme un homme solide à qui l’on pouvait se confier. Les renseignements sur son compte ne manquaient pas ; mais il fallait le saisir nanti d’objets volés. M. Henry avait