Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/339

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tout mis en œuvre pour parvenir à ce but ; soit maladresse de la part des agents, soit adresse de la part du receleur, on avait toujours échoué. On voulut savoir si je serais plus heureux ; je tentai l’entreprise et voici ce que je fis : posté à quelque distance de la demeure du receleur, je le guettai sortir. Il se montre enfin ; dès qu’il est dehors, je le suis quelques pas dans la rue, et l’accoste tout à coup en l’appelant d’un autre nom que le sien ; il affirme que je me trompe, je soutiens le contraire ; il persiste à dire que je suis dans l’erreur, je lui déclare à mon tour que je le reconnais parfaitement pour un individu qui, depuis longtemps, est l’objet des recherches de la police de Paris et des départements. – Mais vous vous méprenez, me dit-il, je m’appelle un tel, et je demeure à tel endroit. – Je n’en crois rien. – Ah ! pour le coup, c’est trop fort, voulez-vous que je vous le prouve ? Et je consens à ce qu’il demande, sous la condition qu’il m’accompagnera au poste le plus voisin. – Volontiers, me dit-il. Aussitôt nous nous acheminons ensemble vers un corps de garde, nous entrons ; je l’invite à m’exhiber ses papiers : il n’en a pas. Je demande alors qu’on le fouille, et l’on trouve sur lui trois montres et vingt-