Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/367

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et des voies de fait, lors même qu’il les aurait provoquées par une rébellion, auraient eu infailliblement ce résultat.

Delzève réduit à l’impossibilité de s’évader, je tâchai de lui faire entendre raison ; afin de l’amadouer, je lui offre de se rafraîchir, il accepte ; le cocher nous procure du vin, et sans avoir de but fixe, nous continuons de nous promener en buvant.

Il était encore de bonne heure : persuadé qu’il y aurait quelque avantage pour moi à prolonger le tête-à-tête, je propose à Delzève de l’emmener déjeuner dans un endroit où nous trouverons des cabinets particuliers. Il était alors tout à fait apaisé et paraissait sans rancune ; il ne repousse pas l’invitation, et je le conduis au Cadran bleu. Mais avant d’y arriver, il m’avait déjà donné de précieux renseignements sur bon nombre de ses affidés, encore libres dans Paris, et j’étais convaincu qu’à table il se déboutonnerait complètement. Je lui fis entendre que le seul moyen de se rendre intéressant aux yeux de la justice, était de faire des révélations ; et afin de fortifier sa résolution, je lui décochai quelques arguments d’une certaine philosophie que j’ai toujours employée avec succès pour