Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/377

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Noël, seulement elle choyait plus particulièrement ceux qui s’étaient trouvés en relation avec son fils : elle avait pour eux un dévouement sans bornes ; sa maison était ouverte à tous les évadés dont elle était le rendez-vous ; et il faut bien que parmi ces gens-là il y ait de la reconnaissance, puisque la police était informée qu’ils venaient souvent chez la mère Noël pour le seul plaisir de la voir : elle était la confidente de tous leurs projets, de toutes leurs aventures, de toutes leurs alarmes : enfin ils se confiaient à elle sans restriction, et ils étaient certains de sa fidélité.

La mère Noël ne m’avait jamais vu, mes traits lui étaient tout à fait inconnus, bien que souvent, elle eût entendu prononcer mon nom ; il ne m’était donc pas difficile de me présenter à elle sans lui inspirer de craintes, mais l’amener à m’indiquer la retraite des hommes qu’il m’importait de découvrir était le but que je me proposais, et je présumais que je n’y parviendrais pas sans beaucoup d’adresse. D’abord, je résolus de me faire passer pour un évadé ; mais il était nécessaire d’emprunter le nom d’un voleur que son fils ou les camarades de son fils lui eussent peint sous des rapports avantageux. Un peu de ressemblance était en outre indispensable :