Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/385

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elle était instruite des moindres particularités de la vie de la plupart des autres ; et elle racontait avec enthousiasme l’histoire des plus fameux, notamment celle de son fils, pour qui elle avait presque autant de vénération que d’amour.

— Ce cher fils, vous seriez donc bien contente de le revoir ? lui dis-je.

— Oh ! oui, bien contente.

— Eh bien ! c’est un bonheur dont je crois que vous jouirez bientôt, Noël a tout disposé pour une évasion : à présent il n’attend plus que le moment propice.

Mme Noël était heureuse de l’espoir d’embrasser son fils, elle versait des larmes d’attendrissement. J’avoue que j’étais moimême vivement ému ; c’était au point que je mis un instant en délibération si, pour cette fois, je ne transigerais pas avec mes devoirs d’agent secret ; mais en réfléchissant aux crimes que la famille Noël avait commis, en songeant surtout à l’intérêt de la société, je restai ferme et inébranlable dans ma résolution de poursuivre mon entreprise jusqu’au bout.

Dans le cours de notre conversation, la mère Noël me demanda si j’avais quelque affaire en vue (un projet de vol), et après avoir