Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/388

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maison, qui me répondait que je n’y serais pas assommé ? Deux ou trois forçats ne pouvaient-ils pas venir à la fois, me reconnaître et me faire un mauvais parti ? Alors, adieu les combinaisons, il fallait donc sans perdre le fruit des amitiés de la mère Noël, me prémunir contre un pareil danger ; il eût été trop imprudent de lui laisser soupçonner que j’avais des raisons d’éviter les regards de ses habitués : en conséquence, je tâchai de l’amener à m’éconduire elle-même, c’est-à-dire à me conseiller dans mon intérêt de ne plus coucher chez elle.

J’avais remarqué que la femme Noël était très liée avec une fruitière qui habitait dans la maison ; je détachai à cette femme le nommé Nanceau, l’un de mes affidés que je chargeai de lui demander secrètement et avec maladresse des renseignements sur le compte de Mme Noël. J’avais dicté les questions, et j’étais d’autant plus certain que la fruitière ne manquerait pas de divulguer la démarche, que j’avais prescrit à mon affidé de lui recommander la discrétion.

L’événement prouva que je ne m’étais pas trompé, mon agent n’eut pas plus tôt rempli sa mission que la fruitière s’empressa d’aller