Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/419

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fis déchausser tout mon monde, et je me déchaussai moi-même, afin de ne pas être entendu en montant. Le petit bonhomme était en chemise ; il sonne, on ne répond pas ; il sonne encore : Qui est là ? demanda-t-on. – C’est moi, madame Hazard ; c’est Louis ; ma tante se trouve mal et vous prie de lui donner un peu d’eau de Cologne : elle se meurt ! j’ai de la lumière.

La porte s’ouvre ; mais à peine la fille Tonneau se présente-t-elle, que deux gendarmes vigoureux l’entraînent en lui posant une serviette sur la bouche pour l’empêcher de crier. Au même instant, plus rapide que le lion qui se jette sur sa proie, je m’élance sur Fossard, stupéfait de l’événement, et je l’ai déjà lié, garrotté dans son lit ; il est mon prisonnier, qu’il n’a pas eu le temps de faire un seul geste, de proférer un seul mot : son étonnement fut si grand, qu’il fut près d’une heure avant de pouvoir articuler quelques paroles. Quand on eut apporté de la lumière, et qu’il vit mon visage noirci et mes vêtements de charbonnier, il éprouva un tel redoublement de terreur que je pense qu’il se crut au pouvoir du diable. Revenu à lui, il songea à ses armes, ses pistolets, son poignard, qui étaient sur la table