Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/420

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de nuit, son regard se porta de ce côté, il fit un soubresaut, mais ce fut tout : réduit à l’impuissance de nuire, il fut souple et se contenta de ronger son frein.

Perquisition fut faite au domicile de ce brigand, réputé si redoutable, on y trouva une grande quantité de bijoux, des diamants et une somme de huit à dix mille francs. Pendant que l’on procédait à la recherche, Fossard ayant repris ses esprits me confia que sous le marbre du somno, il y avait encore dix billet de mille francs : Prends-les, me dit-il, nous partagerons ou plutôt tu garderas pour toi ce que tu voudras. Je pris en effet les billets comme il le désirait. Nous montâmes en fiacre et bientôt nous arrivâmes au bureau de M. Henry, où les objets trouvés chez M. Fossard furent déposés. On les inventoria de nouveau ; lorsqu’on vint au dernier article :

— Il ne nous reste plus qu’à clore le procès-verbal, dit le commissaire, qui m’avait accompagné pour la régularité de l’expédition. – Un moment, m’écriai-je, voici encore dix mille francs que m’a remis le prisonnier. Et j’exhibai la somme, au grand regret de Fossard, qui me lança un de ces coups d’œil dont le sens est : voilà un tour que je ne te pardonnerai pas.