Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/425

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officiers de paix présents, observa que pour exécuter cette mesure, ce ne serait pas assez d’un bataillon. – Un bataillon, m’écriai-je aussitôt, et pourquoi pas la grande armée ? Quant à moi, continuai-je, qu’on me donne huit hommes et je réponds du succès. On a vu que M. Yvrier est fort irritable de son naturel, il se fâcha tout rouge, et prétendit que je n’avais que du babil.

Quoi qu’il en soit, je maintins ma proposition, et l’on me donna l’ordre d’agir. La croisade que j’allais entreprendre était dirigée contre des voleurs, des évadés, et bon nombre de déserteurs des bataillons coloniaux. Après avoir fait ample provision de menottes, je partis avec deux auxiliaires et huit gendarmes. Arrivé chez Desnoyers, suivi de deux de ces derniers, j’entre dans la salle ; j’invite les musiciens à faire silence, ils obéissent ; mais bientôt se fait entendre une rumeur à laquelle succède le cri réitéré de à la porte, à la porte. Il n’y a pas de temps à perdre, il faut imposer aux vociférateurs, avant qu’ils s’échauffent au point d’en venir à des voies de fait. Sur-le-champ j’exhibe mon mandat, et au nom de la loi, je somme tout le monde de sortir, les femmes exceptées. On fit quelque