Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/53

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pourrira dans le port et puis on fera du feu avec la défroque. Mais je m’aperçois que je cours une bordée et que je vais à la dérive ; en avant donc Belle-Rose ! car je crois que c’est de Belle-Rose que je vous parlais.

Comme je vous le disais, c’était un gaillard qui avait le fil ; et puis, dans ce temps-là, les jeunes gens n’étaient pas si allurés qu’aujourd’hui.

J’avais quitté Arras à quatorze ans, et j’étais depuis six mois à Paris, en apprentissage chez un armurier, quand un matin le patron me chargea de porter au colonel des carabiniers, qui demeurait à la Place Royale, un paire de pistolets qu’il lui avait remis en état. Je m’acquittai assez lestement de la commission ; malheureusement ces maudits pistolets devaient faire rentrer dix-huit francs à la boutique ; le colonel me compta l’argent et me donna la pièce. Jusque-là c’était à merveille ; mais ne voilà-t-il pas, qu’en traversant ’la rue du Pélican, j’entends frapper à un carreau. Je m’imagine que c’est quelqu’un de connaissance, je lève le nez, qu’est-ce que je vois ? une madame de Pompadour qui se carrait derrière une vitre