Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/63

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détourner les jeunes gens de la voie qui doit les conduire à la fortune, mais soyez plus raisonnables que les papas et surtout que les mamans.

Ne les écoutez pas, quand ils vous diront que les Sauvages mangent les Européens à la croque-au-sel ; tout cela était bon au temps de Christophe Colomb, ou de Robinson Crusoé.

Ne les écoutez pas, quand ils vous feront un monstre de la fièvre jaune ; la fièvre jaune ? eh ! messieurs, si elle était aussi terrible qu’on le prétend, il n’y aurait que des hôpitaux dans le pays : et Dieu sait qu’il n’y en a pas un seul.

Sans doute on vous fera encore peur du climat, je suis trop franc pour ne pas en convenir : le climat est très chaud, mais la nature s’est montrée si prodigue de rafraîchissements, qu’en vérité il faut y faire attention pour s’en apercevoir.

On vous effraiera de la piqûre des marins-gouins, de la morsure des serpents à sonnette. Rassurez-vous ; n’avez-vous pas vos esclaves toujours prêts à chasser les uns ? quant aux autres, ne font-ils pas du bruit tout exprès pour vous avertir ?