Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/68

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heures du matin, derrière l’archevêché. J’apporterai des fleurets.

La parole était donnée, l’escogriffe se retira, et Belle-Rose frappant sur le ventre de Fanfan, à l’endroit du gilet où l’on met l’argent, y fit sonner quelques pièces, derniers débris de notre splendeur éclipsée : – Vraiment, mon enfant, je m’intéresse à vous, lui dit-il, vous allez venir avec moi ; monsieur n’est pas de trop, ajouta-t-il en me frappant aussi sur le ventre, comme il avait fait à Fanfan.

M. Belle-Rose nous conduisit dans la rue de la Juiverie, jusqu’à la porte d’un marchand de vin, où il nous fit entrer. – Je n’entrerai pas avec vous, nous dit-il ; un homme comme moi doit garder le décorum ; je vais me débarrasser de mon uniforme, et je vous rejoins dans la minute. Demandez du cachet rouge et trois verres. M. Belle-Rose nous quitta. Du cachet rouge, répéta-t-il en se retournant, du cachet rouge !

Nous exécutâmes ponctuellement les ordres de M. Belle-Rose, qui ne tarda pas à revenir, et que nous reçûmes chapeau bas. – Ah ça ! mes enfants, nous dit-il, couvrez-vous ; entre