Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/72

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vous aviez tenu quelque chose. J’aime la sincérité ; la sincérité, vous l’avez : c’est la principale des vertus pour l’état militaire, avec celle-là l’on va loin ; je suis sûr que vous ferez un fameux soldat. Mais pour le moment ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Garçon, une bouteille de vin. Puisque vous ne vous êtes jamais battu, le diable m’emporte si j’en crois rien… et après une minute de silence : c’est égal ; mon bonheur à moi, c’est de rendre service à la jeunesse : je veux vous enseigner un coup, un seul coup. (Fanfan ouvrait de grands yeux). Vous me promettez bien de ne le montrer à qui que ce soit ? – Je le jure, dit Fanfan. – Eh bien ! vous serez le premier à qui j’aurai dit mon secret. Faut-il que je vous aime ! un coup auquel il n’y a pas de parade ! un seul coup que je gardais pour moi seul. N’importe, demain il fera jour, je vous initierai.

Dès ce moment Fanfan parut moins consterné, il se confondit en remerciements envers M. Belle-Rose, qu’il regardait comme un sauveur ; on but encore quelques rasades au milieu des protestations d’intérêt d’une part, et de reconnaissance de l’autre ; enfin, comme il