Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/96

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de cinquante pieds, sur la tête d’un maniaque, n’a pas un effet si rapide, pour le rendre à son bon sens. Ce nom de Bévignac fit une singulière impression sur les militaires qui formaient tapisserie devant le rez-de-chaussée de l’habitation occupée par la belle blonde. Ils s’entre-regardaient les uns les autres sans oser, pour ainsi dire, respirer, tant ils étaient terrifiés. L’adjudant, qui était un grand homme sec, déjà sur le retour, se mit à les compter en gesticulant avec sa canne ; jamais je n’avais vu de visage plus courroucé ; sur cette face maigre et allongée, qu’accompagnaient deux ailes de pigeon sans poudre, il y avait quelque chose qui indiquait que, par habitude, M. Bévignac était en révolte ouverte contre l’indiscipline. Chez lui la colère était passée à l’état chronique ; ses yeux étaient pleins de sang ; une horrible contraction de sa mâchoire annonça qu’il allait parler. – Trou dédious ! tout est tranquille ! vous savez l’ordre, rien qué les officiers, trou dé dious ! et chacun son tour. Puis, nous apercevant, et avançant sur nous la canne levée : – Eh ! qu’est-ce qu’il fait ici, ce sergent des biguernaus ? J’imaginais qu’il voulait nous frapper. – Allons, c’est rien, je vois que