Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/84

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fanfan ainsi costumé qui ne soit la coqueluche de ces dames, tant elles adorent la cavalerie, et ont un goût prononcé pour les habillés de toutes les réformes ; mais rien ne leur plaît comme des moustaches et le charivari rouge, orné de son cuir.

Dans cette réunion, le chapeau de feutre, à moins qu’il ne soit défoncé ou privé de ses bords, n’apparaît que de loin en loin ; on ne se souvient pas d’y avoir vu un habit, et quiconque oserait s’y montrer en redingote, à moins d’être un habitué serait bien sûr de s’en aller en gilet rond. En vain demanderait-il grâce pour ces pans dont s’offusquent les regards de la noble assemblée ; trop heureux si après avoir été baffoué et traité de moderne à l’unanimité, il n’en laisse qu’un seul entre les mains de cette belle jeunesse, qui, dans ses rages de gaieté, hurle plutôt qu’elle ne chante ces paroles si caractéristiques :


Laissez-moi donc, j’veux m’en aller
Tout débiné z’à la Courtille ;
Laissez-moi donc, j’veux m’en aller
Tout débiné chez Desnoyers !


Desnoyers est le Cadran bleu de la Canaille, mais avant de franchir le seuil du cabaret de