Page:Vidocq - Mémoires - Tome 4.djvu/303

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’, un VIDOOQ· ass ·

’répugne de se mettre en contact avec tout ce qui a le nom de police. Comme il à la conscience. de A ].innocence de ses mouvements et de ses actions, il ne pense pas que qui que ce soit au monde puisse avoir le droit de lui di re, où ’vas-tu P -d’où ’viens-tu. P S’il aime sa dignité, sa liberté, ’ son indépendance, ’un passeport est pour lui r · I une humiliation véritable, parce que la nécessité " de l’exhiber à.toute intimation, l’expose aux questions, aux réflexions saugrenues d’un gendarme qui sait à peine lire, ou d’un garde champêtre qui ne vaut guère mieux ; Les gendarmes eux-mêmes sont si persuadés que demander à quelqu’un son passeport, c’est lui faire un affront, qu’ils ne s’adressent que très F rarement aux gens bien mis- ; d’ordinaire ils se — ’ contentent de les regarder et de les saluer au passage. Un homme bien mis est peut-être un ami du procureur du roi, du sous-préfet, du maire ; un, homme bien mis’est peut-être un · fonctionnaire qu’il convient de ne pas indis-4. poser. L’injopetion d’exhiber un passeport est toujours plus ou moins offensante ; c’est unordre qui blesse l’amour-propre, parce’qu’il vient de trop bas, ’et qu’il n’est pas de citoyen ’ qui ne s’estime plus et ne se voie plus haut qu’un