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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

nement en France. Kleber avait ordonné qu’un bâtiment restât à leur disposition, et notre loyal ennemi, l’amiral Sidney Smith, promettait, sous quelques semaines, la levée de l’embargo, ordonné par le gouvernement anglais. Vaine espérance ! vingt mois entiers s’écoulèrent encore entre le traité d’El Arich et le départ de la Commission ; vingt mois d’incertitude et de déceptions sans cesse renaissantes. Plusieurs fois on crut toucher au moment désiré du retour dans la patrie, et toujours, on se vit retenu par les circonstances, par les ordres capricieux du général en chef Menou, ou par les astucieuses paroles de ce déplorable successeur de Bonaparte et de Kleber.

Ces retards continuels, ces tristes péripéties affligeaient Geoffroy Saint-Hilaire, mais ne le décourageaient pas. Malgré la peste qui sévit plusieurs mois autour de lui ; malgré la cruelle ophthalmie endémique dont il fut atteint au point d’être frappé de cécité pendant vingt-neuf jours ; malgré tous les événements d’une guerre où le patriotisme avait autant à souffrir que l’humanité ; plus tard, malgré la famine et toutes les horreurs du siége d’Alexandrie, les vingt derniers mois du séjour de Geoffroy Saint-Hilaire en Égypte ne sont pas moins pleins de travaux et de découvertes que les deux premières années elles-mêmes.

L’étude des Poissons de la Méditerranée l’occupa