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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

plus inhospitalière pour eux que si elle n’était pas devenue ville française. Le lendemain, une quarantaine de cinq jours leur est imposée : ils étaient les premiers qui en subissaient la rigueur, et personne non plus n’y fut soumis après eux. Ils pénètrent enfin dans la ville, et il faut bien que Menou se résigne à entendre leurs plaintes et leurs protestations. Après bien des pourparlers, le 13 mai, le général leur accorde la permission de partir ; mais, à peine cette permission donnée, il demande aux savants l’abandon de leurs collections, de leurs dessins, de leurs manuscrits. Comme il s’y attendait, ils refusent avec énergie. Menou revient sur ses exigences : il se borne à réclamer des ingénieurs leurs plans et leurs cartes, et de tous, la promesse écrite de n’emporter aucun document sur la situation politique et militaire de l’Égypte. Cette fois toutes les difficultés semblent levées : les membres présents de la Commission, au nombre de quarante-huit, reçoivent leurs passeports, et le même soir, tous vont coucher à bord du brick l’Oiseau. C’était encore une déception : deux fois les voiles sont déployées, et deux fois l’ordre arrive de suspendre.

Près de deux mois s’écoulent ainsi : la plupart des membres, toujours dans l’attente d’un prompt départ, n’avaient pas même voulu quitter le brick où ils restaient entassés, et subissaient à l’avance