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UNITÉ DE COMPOSITION.

bases de l’Anatomie philosophique y sont posées ; l’œuvre propre de Geoffroy Saint-Hilaire y est largement commencée.

Entre ces travaux et ceux dont nous venons de rendre compte, il existe une si grande différence de sujet, d’importance et de portée, qu’on a peine à admettre qu’ils aient pu être conçus, presqu’à la même époque, par le même savant. On comprend, et l’on se sentirait presque tenté de partager l’erreur de quelques naturalistes allemands, qui ont attribué à deux auteurs ces œuvres si diverses, et cru à l’existence de deux Geoffroy[1] : l’un zoologiste, marchant avec distinction dans les voies ouvertes par Buffon et Linné ; l’autre, anatomiste, pénétrant hardiment dans des régions encore inconnues de la philosophie naturelle.

Et pourtant, au fond, Geoffroy Saint-Hilaire n’a fait, à la fin de 1806, que porter dans une sphère plus élevée les tendances que nous avons dû signaler dans ses travaux antérieurs. Observer et classer n’était pas, selon lui, toute la zoologie : observer et décrire ne pouvait être toute l’anatomie : raisonner et conclure devait être le complément, le couronnement de l’une et de l’autre science. Cela devait être, et cela fut ; et, dès ce moment, l’école philosophique, l’école des idées,

  1. Ils ont appelé l’un Étienne Geoffroy, l’autre Geoffroy Saint-Hilaire.