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UNITÉ DE COMPOSITION.

l’idée de l’uniformité d’organisation[1], jusqu’au jour où Laplace vint dire à Geoffroy Saint-Hilaire : Vous pensez comme Newton ! Le grand nom de Buffon, le nom illustre de Vicq-d’Azyr, avaient-ils sauvé de l’oubli les beaux passages où l’un en 1753 et 1756[2], l’autre en 1774 et 1786[3], indiquent

  1. « Uniformitas illa quæ est in corporibus animalium, » a dit Newton ; et plus bas : « Similiter posita omnia in omnibus fere animalibus. »
  2. Dans l’article Âne et dans le Discours général sur les Singes. On lit dans le premier : « Il existe un dessein primitif et général qu’on pourrait suivre très-longtemps… En créant les animaux, l’Être suprême n’a voulu employer qu’une idée, et la varier en même temps de toutes les manières… » Et dans le Discours sur les Singes : « … Ce plan, toujours le même, toujours suivi de l’Homme aux Singes, du Singe aux Quadrupèdes, des Quadrupèdes aux Cétacés, aux Oiseaux, aux Poissons, aux Reptiles ; ce plan, dis-je, bien suivi par l’esprit humain, est un exemplaire fidèle de la nature vivante, et la vue la plus simple et la plus générale sous laquelle on puisse la considérer. »
  3. Dans son célèbre parallèle des deux paires d’extrémités (Mémoires de l’Acad. des sciences, 1774, p. 254, et Œuvres, t. IV, p. 515), Vicq-d’Azyr remarque que « la nature semble avoir imprimé à tous les êtres deux caractères nullement contradictoires, celui de la constance dans le type et de la variété dans les modifications. » — La même idée est reproduite dans le Premier discours sur l’anatomie (Traité d’anatomie, in-fol., p. 9, ou Œuvres, t. IV, p. 26). « Ne retrouve-t-on pas évidemment ici, dit Vicq-d’Azyr, la marche de la nature qui semble opérer toujours d’après un modèle primitif et général, dont elle ne s’écarte qu’à regret, et dont on rencontre partout les traces ? »